Tableau de bord Lamproie fluviatile

Dans un objectif de préservation des populations de poissons migrateurs amphihalins, la connaissance de l’état des espèces et de leur milieu de vie est fondamentale.

C’est au travers de descripteurs synthétiques, obtenus grâce à des suivis biologiques, que l’observatoire constitue un support pour la prise de décisions et l’orientation des politiques de gestion des populations de poissons grands migrateurs du bassin Seine-Normandie.

L’observatoire est également un outil de diffusion de l’information vers le grand public et les professionnels travaillant dans le domaine de la biodiversité.

Pour aider à la lecture du Tableau de bord : Lettre thématique sur l'Outil "Tableau de bord" disponible ici.

Etat des populations de Lamproies fluviatiles en Seine-Normandie

Bienvenue sur le tableau de bord Lamproie fluviatile du Bassin Seine-Normandie 

 

 

 

 

Vous trouverez sur cette page dédiée différents indicateurs renseignant l'état des connaissances sur la population de  Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) sur le territoire. Pour une meilleure compréhension, vous pouvez consulter le cycle de vie de l'espèce, ainsi que le guide explicatif afin de bien comprendre les indicateurs présentées ici. 

Synthèse

Plus cryptique que la Lamproie marine de par sa taille et sa capacité de franchissement d’ouvrages inférieures, la distribution de la Lamproie fluviatile est moins bien connue. Globalement, elle colonise les parties aval des cours d’eau de l’arc normand ainsi que l’aval de la Seine. Si des individus sont observés sur la Vire, l’Orne, la Sâane, la Béthune, la Bresle, c’est sur la Seine et quelques-uns de ses affluents estuariens (Risle-Corbie, Rançon-Fontenelle) que la population semble la plus importe avec plusieurs centaines de géniteurs dénombrés à la sortie de l’estuaire du fleuve. 

 

Cette espèce possède à l’heure actuelle peu de suivis ciblés. Sa reproduction est suivie ponctuellement par recensement des nids sur la Corbie depuis 2008 et sur l’Odon depuis 2022. Le reste du contingent migrateur est comptabilisé via les stations de contrôle des migrations. 

 

 

La Lamproie fluviatile est actuellement classée «vulnérable» au niveau national selon le dernier classement IUCN de la liste rouge (2019). La pêche de cette espèce est interdite sur tout le bassin Seine-Normandie (arrêté cadre bassin).

Réseau

STACOMI

Le vidéo-comptage ou la passe piège ne sont pas adaptés pour la Lamproie fluviatile. Cette espèce n’est pas facilement détectable de par sa taille et sa tendance à migrer en période de crue, là où l’eau se trouble et où les observations sont moins aisées. Le dénombrement de la lamproie fluviatile est donc considéré comme un contingent minimal sur les cours d'eau, inférieur aux contingents réels. La plus longue chronique de données se retrouve sur la Bresle depuis 1985. C'est sur cette station que le contingent maximal a été retrouvé en 1990, avec plus de 3 900 individus comptabilisés au total. La tendance est à la baisse nette non seulement sur cette station, mais plus globalement sur l'ensemble des stations de comptage qui se sont ajoutés progressivement sur le bassin. En Seine, des observations sont faites depuis quelques années avec de fortes variations d’effectifs selon les années (près de 800 individus observés en 2012 contre 2 en 2021 ou 2019). La majeure partie des observations sont effectuées en rive gauche. L’année 2024 est une année moyenne au regard des 5 dernières années sur ce bassin, avec un chiffre en hausse par rapport à 2023 (162 contre 63) mais mauvaise par rapport aux contingent retrouvés avant les années 2 000. En 2024, c'est 216 individus qui ont été comptabilisés sur l'ensemble des stations en fonctionnement du bassin.  

Opérateurs suivi : FDAAPPMA 50, 27 et 14, Pole Miame OFB INRAE et SEINORMIGR 

 

 

Suivi Reproduction

La Lamproie fluviatile est une espèce discrète de nos cours d'eau. Le suivi de sa reproduction est effectué sur peu de cours d'eau sur la Seine-Normandie, avec des conditions de visibilité variables (crues notamment) ce qui limite la fiabilité des résultats. A l'image des résultats STACOMI, les résultats des suivis frayères ne sont pas exhaustifs mais à minima. Toutefois, les plus longues chroniques de données comme sur la Corbie permettent de dresser une tendance à la baisse relativement robuste pour cette espèce ces dernières années.

 

La Lamproie fluviatile est suivie lors de sa reproduction sur quelques bassins seino-normands (5 au total). L'année 2025 constitue la plus mauvaise année du suivi tout bassin confondu, avec 1 nid comptabilisé au total sur les 5 bassins suivis. Sur l'Odon suivi depuis 2021,aucun nid n'a été recensé cette année contre 174 au lancement de l’étude en 2022. La Corbie constitue la plus longue chronique de données, suivie depuis 2011, la première année de suivi a été la meilleure année de la chronique avec 65 nids comptabilisés, contre une dizaine de nids annuels en moyenne comptabilisés depuis. Pour la deuxième année consécutive, aucun nid n'a été trouvé sur la Corbie en 2025.

 

 

Opérateurs suivi : SEINORMIGR et FDAAPPMA 27   

Suivis complémentaires

Comme expliqué précédemment, la Lamproie fluviatile est une espèce relativement difficile à suivre, sa migration et sa reproduction hivernale la rendent peu détectable par les méthodes classiques (STACOMI et relevés de frayères). L’identification spécifique des larves à l’œil nu lors des pêches scientifiques est quasi-impossible (confusion possible entre lamproies de Planer, fluviatile et marine). C’est pourquoi, la répartition de cette espèce est aujourd’hui très mal connue à l’échelle de notre territoire. Une étude portant sur l’amélioration de la connaissance des lamproies fluviatiles par analyse de tissus a ainsi été lancée en 2025.

La technique consiste à analyser l'ADN sur des individus immatures non identifiables à l'oeil nu afin de discriminer précisément l’espèce.

L’identification permet de définir s’il s’agit :

-d’une Lamproie fluviatile

-d’une Lamproie de Planer

-d’un hybride entre Lamproie de Planer et Lamproie fluviatile (ce qui atteste de la présence de Lamproie fluviatile à proximité).

Les prélèvements sont réalisés durant les opérations de pêches scientifiques sur les différents réseaux pré-existants (IAA, IAS, autres inventaires ponctuels…) réalisés par SEINORMIGR et par les autres producteurs de données (FDAAPPMA14, 50, 27, 60 et 76).

Le territoire défini pour l’étude comprend l’arc normand étendu jusqu’au département de l’Oise, limite où l’espèce est susceptible d’accéder.

Actuellement, une centaine de prélèvements a été réalisée. Les résultats sont attendus pour fin 2025 début 2026.

L'ensemble de ces documents et suivis sont réalisés avec le soutien financier de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, de la Fédération Nationale de la Pêche en France, de l’Union Européenne et de la Région Normandie.