Lamproie fluviatile
L’Ammocète (août-septembre)
Les larves émergent des frayères quelques semaines après le frai et gagnent les « lits » d’ammocètes après 5 jours sur ces zones abritées où sédimentent sables et limons ainsi que végétation en décomposition. Elles y restent enfouies 3 à 6 ans.
La Métamorphose (juillet-octobre)
La métamorphose est déclenchée par une élévation de température vers la fin de l’été et s’opère à une taille comprise entre 90 et 150 mm lorsque les réserves lipidiques sont suffisantes (juillet-octobre). Les juvéniles sont argentés, bleuâtres à l’extrémité caudale non pigmentée, et dévalent la rivière la nuit surtout entre mars et juin. Les modifications morphologiques, anatomiques et physiologiques (osmorégulation), vont préparer les lamproies à la vie marine et parasite. Leur croissance en zone côtière dure 2,5 à 3 ans en parasitant des poissons.
La Maturation/montaison (octobre-mars)
A la fin de l’hiver, cette espèce anadrome quitte les eaux côtières après une croissance marine de 2 ans et remonte (la nuit) dans les rivières. Cette phase de montaison répond principalement aux évolutions de la température de l’eau et du débit des fleuves favorisant la fréquentation de certains cours d’eau plutôt que d’autres. Toutefois si la notion de homing ne semble pas admise, les adultes suivent les concentrations de phéromones émises par les ammocètes en croissance. L’attractivité du cours d’eau est alors dépendante de la densité de ces larves.
La Reproduction (avril-mai)
La reproduction a lieu de mars à mai à des températures de 10 à 14°C sur des zones semblables à celles utilisées par la lamproie marine. Le nid, plus petit (40cm), n’est élaboré qu’avec des graviers et du sable. Les mâles ont une papille urogénitale saillante ; les femelles deux bourrelets, l’un post-cloacal, l’autre entre les deux dorsales et une pseudo-nageoire anale. De la même manière que la Lamproie marine, lors de l’accouplement la femelle se fixe à une pierre sur le bord amont du lit, rejointe par le mâle qui se ventouse sur sa tête. Ce dernier s’enroule autour du corps de la femelle pour lui masser les flancs et encourager l’expulsion des ovocytes, qu’il féconde. Les œufs se fixent alors sous les pierres du nid. La fécondité relative est élevée (375-405 103 ovules/kg). Les géniteurs meurent après la reproduction.
Liste rouge
La lamproie fluviatile est présente dans la liste rouge de l’UICN et est considérée comme sujette à « Préoccupation mineure » au niveau mondial et comme « Vulnérable » en France.
EX : Eteint dans la nature - RE : Disparu de France métropolitaine - CR : En danger critique d’extinction - EN : En danger - VU : Vulnérable - NT : Quasi-menacé - LC : Préoccupation mineure - DD : Données insuffisantes - NA : Non applicable (Taxon introduit, en limite d’aire…)
Protection internationale
- Convention de Berne : Annexe III
Protection communautaire
- Directive Habitat Faune Flore Natura 2000 : Annexe II et V, 51 sites Natura 2000
Protection nationale
- Arrêté ministériel de biotopes du 08/12/1988 : Liste des espèces de poissons protégées, article 1 : mise en, réserve de naturelle et protection de l’habitat
Programmes et plans de gestion
- Plan de gestion des poissons migrateurs du bassin Seine-Normandie (PLAGEPOMI)