Station de contrôle des migrations d’Amfreville-sous-les-Monts

Remontées annuelles

  • Population de Saumon
  • Population de truite de mer
  • Population d'anguilles
  • Population de grande alose
  • Population de lamproies marines
  • Population de lamproies fluviatiles

  Relevé du 28 oct. 2022  

Le barrage de Poses marque le fond de l’estuaire de la Seine, à près de 160 km de la limite transversale de la mer, entre les communes de Poses et d’Amfreville-sous-les-monts dans le département de l’Eure. Les effets de la marée se font ressentir jusqu’au pied de l’édifice, qui représente encore à ce jour la seule porte d’entrée pour les espèces migratrices souhaitant s’engager plus amont sur le fleuve.  

En construction depuis plusieurs années, la nouvelle passe à poissons située en rive droite du barrage de Poses a été achevée par Voies Navigables de France en 2017. Elle fonctionne désormais en complément de celle initialement présente en rive gauche, où est implantée une centrale hydroélectrique. Les possibilités de franchissement de cet ouvrage majeur, marquant la fin de l’estuaire de la Seine, sont donc désormais accrues. Deux systèmes de vidéocomptage détectent et filment en permanence les poissons qui s’engagent dans ces dispositifs. De la même manière que sur l’autre rive, une rampe spécifique au franchissement de l’ouvrage par l’anguille a été conçue en rive droite, elle aboutit sur un système de piégeage. Depuis le 25 mai 2018, les individus peuvent l’emprunter. Ils y sont dénombrés, mesurés et pesés avant d’être relâchés à l’amont du barrage, d’où ils pourront continuer leur progression plus amont sur le bassin de la Seine.

La rampe à anguilles sur la rive droite du barrage de Poses a été mise en fonctionnement courant 2017, avec un début des piégeages en 2018. Les résultats obtenus la première année (du 14 mai au 02 octobre 2018) s’élèvent à 476 570 individus. En 2019, l'ordre de grandeur reste similaire malgré une diminution du nombre d'individus (379 875 au total). Les années 2020 et 2021 sont les plus mauvaises, avec respectivement 135 000 puis 70 000 individus dénombrés sur l'année.

Sur les trois premières années, les proportions sont identiques avec environ 85 % des anguilles issues du recrutement annuel (les plus petites), et 15 % arrivées a minima l’année précédente dans l’estuaire, elles y ont séjourné durant l’hiver et reprennent leur migration durant le printemps quand les températures remontent. Ces dernières, représentent la majorité des individus capturés en mai et en juin. À partir de juillet, les individus de l’année arrivent au piège par  «vagues successives» de plusieurs dizaines de milliers d’individus par jour, ils proviennent de la mer et viennent de parcourir les 160 km d’estuaire. Ces arrivées massives sont régies par des facteurs environnementaux. Ces trois années de piégeage nous ont montré l’importance de la température de l’eau, plus celle-ci est élevée, plus l’activité de migration augmente. Avec des pics à près de 80 000 individus par jour au plus chaud de l’été. En 2021, seulement 55% des individus sont considérés comme étant de l'année (les 45%  restant sont en reprise de migration, et ont stationné au moins un hiver dans l'estuaire). 

 

Zoom sur la Grande Alose

Depuis le début des dénombrements des poissons migrateurs à Poses (2008 en rive gauche et 2018 en rive droite), les années 2019 et 2020 ont été les meilleures concernant les aloses avec plus de 3500 individus dénombrés avec une très grande majorité des passages en rive droite, contre seulement quelques centaines en moyenne les autres années quand seule la rive gauche était fonctionnelle. 2021 est une année décevante avec seulement 612 individus observés en rive droite. 

Certains de ces individus sont retrouvés plus amont au niveau de la station de contrôle de Choisy-au-Bac sur l'Aisne, à plus de 400 km de la mer, cette migration est rendu possible, car l'ensemble des ouvrages entre ces deux stations sont désormais équipés d'au moins un dispositif de franchissement. D'autres aloses, moins chanceuses, sont observées tous les ans bloquées au niveau du barrage de Suresnes (dpt.92), premier ouvrage non équipé sur l'axe Seine. 

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