Station de contrôle des migrations de Ducey

Remontées annuelles

  • Population de Saumon
  • Population de truite de mer
  • Population d'anguilles

  Relevé du 31 déc. 2019  

La station scientifique de l’INRAE est située sur l’Oir, affluent de la Sélune, à hauteur de la commune de Ducey, dans le département de la Manche.

Située à une distance de 1,5 km de la confluence avec la Sélune, ce système de contrôle des poissons migrateurs représente aujourd’hui un site national de recherche sur l’écologie des cours d’eau à salmonidés.

En ce point de contrôle, les espèces amphihalines sont dénombrées en montaison comme en dévalaison. Ces données sont complétées par des inventaires plus amont sur la rivière (indices d’abondances, relevés de frayères), ainsi que par des analyses de qualité de l’eau et de plusieurs  facteurs environnementaux.

Les suivis concernant ces espèces sont acquises sur l’Oir depuis plus de trente ans. Ces longues chroniques de données sont rares et permettent de tracer précisément l’évolution des populations. Le cortège d’espèces amphihalines rencontré est plutôt large, avec la présence du saumon atlantique, de la truite de mer, de l’anguille, et de lamproies (marines et fluviatiles).

Le nombre de saumons qui remontent frayer sur l’Oir varie entre 65 et 490 individus (moyenne de 212 par an). La majorité de ces poissons (86 %) reviennent pour se reproduire seulement après avoir passé un an et demi en mer (castillons).

Depuis 1999, jamais le nombre estimé d’œufs pondus n’est descendu en dessous de la barre des 120 000, considérée comme la limite en dessous de laquelle la population de l’Oir risque de ne pas se renouveler. Le nombre de smolts produits suite à ces pontes varie de quelques centaines (236 pour la plus mauvaise année) à plus de 2500 (2739 pour la meilleure). Source : INRAE.

Technicien de l’Office Français de la Biodiversité, présent sur le site et responsable du bon fonctionnement depuis plus de 30 ans. Travaillant en collaboration avec l’Institut national de recherche en agriculture, alimentation et environnement, j’ai pu voir et participer aux évolutions en termes de piégeage (efficacité, ergonomie, espèces recherchées), l’apparition du suivi par le  marquage (RFID , radiopistage), de méthodes de pêche (mise au point des indices d’abondances) mais également au travers de techniques innovantes telles que les analyses génétiques, isotopiques ou microchimiques.
A l’origine, les activités de la station étaient plutôt orientées sur les salmonidés migrateurs. L’anguille, considérée à mon arrivée en 1985 comme nuisible, est aujourd’hui sur la liste rouge des espèces menacées et représente une des espèces importantes, avec les lamproies sur lesquelles nous travaillons.
Toutes ces évolutions sont visibles au travers du livret « L’ Oir, territoire de science, 30 ans de recherche sur une petite rivière normande ».


Richard Delanoë, Technicien de l’OFB, pôle OFB-INRAE-Agrocampus Ouest-UPPA pour la gestion des migrateurs amphihalins dans leur environnement.